Tous les textes et photos du blog sont © Zénoïd / Jean-Luc Vallet

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jeudi 12 novembre 2015

# Chronique urbanistique # 012 - Les copines

A l'entrée du cimetière d'Epinay-sur-Seine (93)
11 novembre 2015

# Chronique fantastique # 004 - A vendre !

Brocante des enfants - Arnouville (95)
11 novembre 2015

samedi 14 juin 2014

# Chronique fantastique # 003 - Cul-Pidon

Fête des Voisins - Saint-Brice (95)
23 mai 2014

# Chronique urbanistique # 011 - L'homme aux pigeons

Parvis Beaubourg - 75004 Paris
27 mars 2014



samedi 29 mars 2014

# Chronique urbanistique # 010 - Sieste urbaine

Parvis Beaubourg - 75004 Paris
14 mars 2014

vendredi 28 mars 2014

jeudi 27 mars 2014

# Chronique urbanistique # 009 - Obseques d'Alain Resnais

Eglise Saint-Vincent-de-Paul - 75010 Paris
10 mars 2014

mercredi 26 mars 2014

# Chronique urbanistique # 008 - Piano-gare

Gare du Nord - 75010 Paris
10 mars 2014

mardi 25 mars 2014

# Chronique fantastique # 001 - L'homme en cage

Loto du Rotary - 93800 Epinay-Sur-Seine
9 mars 2014

lundi 24 mars 2014

dimanche 23 mars 2014

# Chronique urbanistique # 006 - Bonnet bleu

Quartier Beaubourg - 75004 Paris
20 février 2014

samedi 22 mars 2014

# Chronique urbanistique # 005 - Le gardien de vélos

Quartier des Halles - 75004 Paris
16 février 2014

vendredi 21 mars 2014

jeudi 20 mars 2014

lundi 24 juin 2013

mercredi 19 juin 2013

mercredi 20 juin 2012

# Chronique apotropaïque # 003 - Adoptez des Lombrics !

En entrant dans le restaurant, on ne s’attendrait pas à trouver un bac à compost grouillant de vers de terre au pied du porte-manteau. Le lieu, poutres et pierres apparentes, tables en bois et plantes vertes luxuriantes, est une chic auberge du 1e  arrondissement de Paris.

Ici, pourtant, cuisine traditionnelle et recyclage écologique font bon ménage.
M. Moulinot, un pseudonyme, patron de l’établissement, à 41 ans est le maître des lieux depuis une dizaine d’années.

M. Moulinot dans son restaurant

Le bac en inox de la taille d’une grande caisse à vin, arbore le logo « Moulibox ». En soulevant le couvercle pour me montrer l’intérieur du bac et son contenu fourmillant de vers, il me dit d’un air malicieux : «On me demande souvent de quoi il s’agit, alors j’ouvre la boite et ça donne l’occasion d’évoquer le sujet du lombricompostage. » La clientèle de M. Moulinot est très variée, entre touristes de passage et habitués, professions libérales ou mannequins : «  … il n’y a pas de gêne à parler du « caca » des vers et tous se sentent concernés … ou presque ! »

Le compost, il déclare être « tombé » dedans en 2009. Comment en est-il venu là ? En se posant la question du recyclage des déchets organiques produits par son restaurant. « Je ne suis pas écolo, mais j’ai une bonne conscience, il m’arrive de rouler en scooter, mais je trie le carton, les bouchons en plastique et le verre, ce qui n’est pas très courant à Paris, souvent par manque de place », explique-t-il en évoquant sa difficulté à obtenir des bacs de tri sélectif auprès de la Mairie de Paris. Je fais des efforts et j’essaye de sensibiliser mes clients dans ce sens ».

Au fond de la salle de restaurant, un escalier de pierre mène à la cave, l’odeur d’humidité caractéristique des sous-sols parisiens rappelle que nous sommes en ville. Nous passons une première pièce encombrée de frigos et de diverses denrées périssables pour aboutir dans une seconde salle plus petite dont les murs sont garnis de casiers à bouteilles. Là au sol reposent deux grands bacs remplis de compost en cours de formation.
Inquiet des normes d’hygiène liées à la restauration, notre maître composteur s’est posé la question de la législation dans ce domaine, découvrant qu’un réel vide juridique persistait sur ce registre. Alors il a décidé de lui même, de convoquer les services d’hygiène pour qu’ils prennent connaissance de la situation et qu’ils lui disent ce qu’ils en pensent : «  J’ai du insister un peu pour qu’ils se déplacent, mais finalement ils sont venus, ils ont vus, je leur ai expliqué ce que je faisais dans ma cave et là à ma grande surprise, ils m’ont dit « Monsieur, c’est génial ce que vous faite, bravo ! »

Le bac à lombricompost

Notre hôte se fait un malin plaisir à retourner l’humus à pleine main pour montrer ses petites bêtes au travail : « Il faut surveiller de temps en temps le degré d’humidité et la quantité de matière à disposition sans surcharger la boite ». Finalement assez peu d’entretien est requis, juste un peu de surveillance pour obtenir un bon équilibre propice au travail des lombrics. Vous pouvez partir trois semaines ou un mois, si votre caisse a été préparée avec une feuille de carton au fond pour garder l’humidité, les vers se débrouillent seuls. C’est un des avantages.
Au final on obtient du lombricompost de première qualité pour les plantes, en témoignent les spécimens qui prospèrent à l’entrée du restaurant.
Avec ses 10 à 15 kg de vers, c’est près d’un quart des déchets organiques occasionnés par le restaurant, soit environ 350 kg de déchets par an qui sont digérés et recyclés en compost. Bien sur il y a les épluchures de végétaux mais aussi les restes de légumes cuits, le marc de café ainsi que les boites à œufs en carton et certains emballages.

M. Moulinot et sa Moulibox

Mais M. Moulinot ne se contente pas de recycler les déchets du restaurant car il a aussi créé un mini composteur d’intérieur spécialement dédié au lombricompostage. « J’ai cherché une idée pour que la boite à compost devienne un objet décoratif. Alors j’ai créé la « Moulibox », c’est une boite à biscuit en métal de 20 cm de côté, avec un filtre anti poussière d’ordinateur sur le dessus pour laisser la boite respirer et le tout est recouvert d’une couche de peinture thermo laquée aux normes scolaires. Il existe actuellement quatre coloris : noir, vert, rose et la toute nouvelle en rouge. L’an dernier on en a vendu près de mille, c’est un produit artisanal et le but n’est pas d’en vendre beaucoup mais cela fait quand même plaisir, ça prouve que les gens s’y intéressent »

La « Moulibox » a sa place n’importe où : une table, un bureau, dans un salon, une cuisine… Parmi ses convertis, figurent des clients, sur une étagère trônent quelques boites : « Certains de mes clients réguliers préfèrent que je garde leur boite ici, alors quand ils viennent, c’est eux qui nourrissent leur vers avec leur propres restes, c’est assez marrant, ça crée un lien, ils ont leur boite à vers comme d’autres auraient leur rond de serviette. »

Alors, des lombrics comme animaux de compagnie, pourquoi pas, et c’est plus écologique qu’un poisson rouge !

Le ver du fumier (Eisenia fetida)

Le ver de terre est il l’avenir de l’homme ?

Les vers de terre sont apparus il y a 700 millions d’années.
Avec plus de 4000 espèces, ils représentent 70 % de la masse totale de tous les animaux terrestres, hommes compris. On en trouve dans le monde entier, sauf dans les régions polaires et les déserts. Ils peuvent mesurer de quelques centimètres à 3 m comme en Australie !
Le ver de terre est hermaphrodite et pond des œufs, il peut vivre jusqu’à 6 ans en milieu naturel. Il respire par la peau, n’a pas d’yeux mais est très sensible à la lumière. Il a l’ouïe très fine, ce qui lui permet d’entendre s’approcher ses prédateurs. Son corps est constitué d’anneaux avec une bouche et un anus reliés par le tube digestif.
On en trouve de une à cinq tonnes par hectare de terrain. Le sol d’une prairie est entièrement passé par les intestins des lombrics qu’il abrite, en dix ans. Un sol sans ver de terre est un sol qui ne se renouvèle pas. Il favorise l’apport de l’humus par sa digestion des éléments organiques mais contribue également à une bonne circulation de l’eau dans le sol en creusant des galeries. Un mètre cube de terre contient cinq cent mètres de galeries qui permettent un écoulement de 170 ml d’eau à l’heure.
Les inondations du Sud de la France sont en grande partie dues à une diminution du nombre
de vers de terre à cause des pesticides utilisés dans les vignes.


mardi 19 juin 2012

# Chronique apotropaïque # 002 - Nature vs Urbanisme

Il y a quelques temps j'ai repéré du côté de Saint-Gratien (Val-d'Oise) un champ dans lequel reposaient plusieurs voitures abandonnées que la végétation commençait à recouvrir. 
Je décide donc de m'y rendre à pied afin d'en garder une trace, prétexte pour aborder le thème "La nature reprend ses droits sur la ville " !

Saint-Gratien (Val - d'Oise) © IGN - 2313 OT

J'aborde une sorte de terrain vague qui sert de dépôt de gravats à une entreprise de BTP. Sur le bord du terrain une maisonette qui a fait son temps, disparaît sous les lierres et les hautes herbes.

1. La maison perdue - Soisy-sous-Montmorency

A l'entrée du terrain un portail rongé par la rouille, un panneau "STOP" lui aussi recouvert par la végétation nous invite à la prudence...

2 . "Stop" et "rouille" - Soisy-sous-Montmorency

A proximité du Champ de courses d'Enghien-Soisy, une drôle de créature attire mon regard sur la clôture qui longe l'hippodrome : une vieille souche d'arbre y a élu domicile, il y a fort longtemps et s'est lovée autour de la palissade en béton. Coupée depuis, il en reste un vestige à la forme étrange, comme une vigie en haut d'un mât.

3. Souche d'arbre - Hippodrome d'Enghien-Soisy

J'arrive enfin au terrain vague repéré précédemment, les voitures sont telles que dans mon souvenir... reposant sous une épaisse végétation. Un peu plus loin dans un jardin, une voiture d'enfant abandonnée subit le même sort !

4. Voitures végétales - Saint-Gratien

Prés d'ici un chemin goudronné suit le cours d'une sorte de petit canal, en le longeant, je remonte vers une zone d'entrepôts où l'eau est de plus en plus trouble et polluée, et là, surprise, alors qu'une nappe d'eau épaisse d'hydrocarbures miroite au soleil, une Tortue de Floride lézarde sur un boudin de rétention ! Etonnant pouvoir d'adaptation que peut avoir cette espèce vorace ayant une fâcheuse tendance à prendre la place des espèces endémiques.

5. Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans)

Pour finir, mon retour se fait par les jardins ouvriers de Soisy, avec quelques surprises incongrues...


lundi 18 juin 2012

# Chronique apotropaïque # 001 - Forêt de Montmorency

10.30, j'arrive aux Champeaux et me gare près de la route du Prieuré qui traverse la forêt du Sud au Nord. J'emprunte le Sentier des Lisières par l'ouest laissant mes pas me guider...

Forêt de Montmorency (Val - d'Oise) © IGN - 2313 OT
Il a plu toute la nuit et le terrain est boueux, temps couvert, mais je ne désespère pas qu'une éclaircie vienne embellir la matinée, foutu mois de Juin !

1. Le Sentier des Lisières 
Le chemin se prolonge sur un bon kilomètre dans la même direction, à ma droite la forêt dense et broussailleuse, à ma gauche j'aperçois par intermittence les traces de la civilisation proche : clôture en béton, grillage, palissade... des cris d'enfants me signalent une école proche, de nombreux vestiges de la société de consommation mordent la lisière de la forêt. 
Il me tarde de m'enfoncer dans l'épaisseur de la végétation, loin de tout relent urbain.

Wild-Cola - Forêt de Montmorency
Aprés quelques centaines de mètres je longe une caserne de pompier, j'arrive au bout du chemin qui semble se prolonger le long d'une cité HLM. Je décide de virer à ma droite pour entrer sous le couvert des arbres.

2. Borne délimitant la lisière de la Forêt De Montmorency
La végétation reprend ses droits, de superbes Digitales pourpres viennent égayer mon trajet.

3. Digitales pourpres ou Grande Digitale (Digitalis purpurea)
Je me dirige vers le Nord dans l'intention de rejoindre un carrefour forestier que je connais, afin d'effectuer une boucle jusqu'à mon point de départ, mais je finis par me perdre complètement et tombe par hasard sur une étrange cabane faite de bric et de broc. J'ai cru dans un premier temps qu'il s'agissait d'une cabane construite par des gosses avec des matériaux de récupération, mais à y bien regarder cela ressemble plus à un abri de SDF. Je la contourne et tends l'oreille à l'affût d'une présence, mais il semble que personne ne soit là.

4. La cabane dans les bois - Forêt de Montmorency
La proximité de la D123, la route qui mène à St Brice, explique la présence des matériaux tels que les planches et les madriers qui ont été amenés jusqu'ici...
Arrivé là il ne me reste qu'à rejoindre la route du Prieuré, la grande allée forestière qui me ramènera à mon point de départ.

Traces de pneus dans la boue
En reprenant vers le Nord je passe sur un chemin où je trouve des plaques d'égout, étrange présence en pleine forêt, mais le réseau hygrométrique de ce coin-là indique clairement des captages d'eau.

5. Plaques d'égout "SONOFOQUE - 61 FLERS"
Le chemin serpente encore quelques dizaines de mètres jusqu'au fameux carrefour où je croise un groupe de randonneurs.

6. Randonneurs - Forêt de Montmorency
Je vire plein Sud et me retrouve sur la grande ligne droite du Prieuré, il ne me reste plus qu'à tracer jusqu'à mon point de départ. Sur le bord du chemin de nombreux tas de bois attendent patiemment d'être emmenés à la scierie. Des visages apparaissent dans la coupe des rondins et semblent sourire à mon passage...

7. Rondins - Route du Prieuré
5 km parcourus très tranquillement au rythme du chant des oiseaux et du vent dans les branches, un bon bol d'air pur pour une matinée où le soleil a finalement percé timidement !
De l'eau, des fleurs, des canettes de Coca, une cabane mystérieuse et de la boue... Ce n'est qu'une infime partie de ce que peut m'offrir ce morceau de forêt où il me reste encore beaucoup à découvrir !